20141030_101308

En octobre 2014, j’ai été invitée par la Casemate à Grenoble à donner un atelier machinima pendant trois jours. Les participants étaient âgés entre 14 et 24 ans. L’atelier a commencé de manière habituelle, puisque j’ai montré les différentes techniques de conception de films avec des moteurs de jeu, mais très rapidement, j’ai senti que l’atelier allait être un peu différent.

Tout d’abord, le plus âgé des participants était musicien et avait un excellent matériel de prise de son, ce qui a facilité le travail d’enregistrement des dialogues et en a amélioré la qualité. Une salle est très rapidement devenue le studio son, ce qui a enrichi l’atelier plus axé sur l’image d’habitude. Il a par ailleurs réalisé le machinima Gilbert se réveillant dans un monde peuplé de légumes étranges.

Ensuite, le choix des outils a été très varié en fonction des participants. Un film a été réalisé avec Minecraft, un autre avec un jeu en développement et trois films ont utilisé le logiciel dédié à la conception de machinimas : Moviestorm.

Mais ce qui m’a le plus surprise, sachant que je présente souvent les machinimas comme un moyen de revenir à l’écriture par le biais des jeux vidéos, c’est qu’un des participants – 17 ans et demi – a conçu un machinima littéraire !

Il a souhaité utiliser la technique du machinima pour dénoncer les méfaits de la société de consommation en utilisant les textes de Becket (En attendant Godot), de Saint Exupéry (le dialogue entre le Petit Prince et le Businessman), un poème féministe (Liberté, Egalité Sororité) et le Candide de Voltaire. Après 6 années d’ateliers machinima, c’était la première fois que cela m’arrivait, sachant que je n’impose jamais de thématique aux ateliers et que l’idée de reprendre des textes de littérature lui est venue spontanément.

De plus, il a souhaité faire l’ensemble des voix lui-même à l’exception du poème féministe qu’il m’a fait lire sans savoir que je venais de faire une exposition sur la question du genre et du féminisme dans les machinimas !