Intention :

En France, un certain nombre d’expositions d’Art contemporain ont abordé la question du jeu vidéo avec en particulier les commissariats de Laurence Dreyfus pour la Biennale de Lyon, l’exposition « Game Over » au Frac de Champagne Ardennes et les « Tokyo Games » au Palais de Tokyo.

Playtime – la salle de jeux de Villette Numérique ou Game Hotel organisé par TNC Network intègrent la notion de jeu vidéo dans le domaine des nouveaux médias et partent d’un double constat :

– les développeurs de jeux et les artistes nouveaux médias utilisent les mêmes outils
– les premiers jeux créés sur ordinateur sont considérés historiquement comme étant les premières créations numériques

Avec une telle similitude de support ou de médium, comment la distanciation vis-à-vis de l’œuvre peut-elle s’opérer, et pour quel contenu ?

GAME TIME se fonde sur l’hybridation des formes que permet aujourd’hui le numérique et sur la rencontre de disciplines telles que le jeu vidéo, le cinéma numérique, l’animation, la musique électronique, le web design, l’architecture… Il en émerge de nouvelles formes d’écritures, de pédagogie et d’exposition des œuvres.

Au-delà de la ré-appropriation ou du détournement du jeu vidéo par la pratique artistique, il s’agit ici de provoquer des rencontres entre des artistes, des game designers, des graphistes, des cinéastes, des musiciens… pour l’élaboration de contenus à la frontière de chaque discipline et s’adressant à des publics variés.

Les enjeux sont multiples : élever le game design au rang de pratique artistique, innover en matière de scénario et de game play, désacraliser l’art et la création auprès des jeunes publics, provoquer des rencontres entre différents types de publics et de contenus.

Avec l’exposition GAME TIME, j’aimerais aujourd’hui provoquer ces rencontres en Australie où l’industrie du jeu et la scène artistique nouveaux médias sont extrêmement dynamiques, et avoir ainsi l’occasion de toucher de nouveaux types de publics. L’idée de monter une exposition dans un lieu pubic, proche d’universités et situé dans le cœur même de Melbourne, représente pour moi une formidable expérience.

Concept :

GAME TIME est un projet d’exposition à dimension internationale. Conçu comme ressource culturelle et comme espace de jeu, GAME TIME explore et célèbre la culture du jeu vidéo. Ce projet ambitieux fait sens dans un pays comme l’Australie où la question du jeu vidéo, dans sa représentation critique, a rarement été abordée dans le paysage de ses expositions.

GAME TIME est produit par l’Agence Novamediaarts en Australie et est conçu par les commissaires d’exposition Isabelle Arvers pour les artistes français et par Antoanetta Ivanova pour les artistes autraliens.

Ce projet est une occasion unique d’échange culturel, profitant de l’expérience française en matière d’expositions d’art contemporain et numérique consacrées au jeu vidéo et permettant aux artistes australiens de présenter leur travail dans un contexte international.

GAME TIME se fonde sur une philosophie du jeu comme vecteur d’interprétation, de description, de communication et de partage d’un monde en perpétuel et rapide changement avec un public varié et très dynamique.

L’exposition présentera entre autres les derniers jeux vidéo pour PC ou consoles produits par des studios indépendants, des jeux vidéo ou on line créés par des artistes, des fictions interactives sur Internet ou DVD, des installations d’artistes détournant la question du jeu vidéo. Les thèmes de communautés virtuelles, de critique de la violence sociale / politique, de formes d’identité / rôles  / avatar, et les questions de réalité / virtualité / simulacre seront abordés par GAME TIME. .

Lieu(x) :

GAME TIME est accueillie par Experimedia, espace multimédia de la Bibliothèque d’Etat de Victoria, à Melbourne. Espace public situé en plein coeur de la ville, et proche des Universités, Experimedia est un centre qui renouvelle les modes de diffusion de contenus.

Des discussions sont en cours avec d’autres structures Australiennes pour présenter l’exposition dans un contexte plus large, comprenant des forums publics, une connection « streaming » entre le SLV et Federation Square (Melbourne), des projections, une rétrospective des premiers jeux sur ordinateurs et consoles ainsi que des productions actuelles de jeux vidéo.

Dans ce contexte plus large, l’événement sera réalisé en collaboration avec le Melbourne Museum, le Multimedia Victoria, ABC on-line, la Victorian Association des développeurs de jeux, et peut-être aussi avec le Centre Australien pour l’Image en Mouvement. Des sociétés privées comme Orange ou Sony ont été identifiées comme sponsors intéressés par de ce type d’événement.

Les contacts préliminaires à l’organisation de cet événement ont commencé avec le Melbourne Museum et le Multimedia Victoria.

Game Time
Commissariat France: Isabelle Arvers

Liste des artistes – (non exhaustive):

Angelo Cianci, réalisateur
Muriel et Delphine Coulin, réalisatrices
Antoine Le Bos, réalisateur
Kolkoz, artistes nouveaux médias et développeurs de jeux
Rolito, graphiste, animateur et créateurs de toys
Panoplie, société de production d’œuvres Flash (jeux, sites, œuvres numériques)
Frédéric Durrieu, développeur et artiste
Jean Jacques Birgé, musicien et auteur multimédia
Thomas Cheysson, artiste et créateur de jeux vidéo
Laurent Hart, Julien Alma, réalisateurs et auteurs de jeux vidéo et de vidéo clips
Nicolas Clauss, auteur multimédia
Marc Em, Artus, Emmanuel Kodjo, web artistes
Ultralab, collectif de graphistes, artistes et web designers

Jeux pour PC

Isabel : jeu PC de Thomas Cheysson, Belisa, 1999
Dans ce jeu interactif, il faut délivrer le village de Crison des immondes acolytes de More qui ont pris le pouvoir. Des bons et surtout des méchants : “Une mère chiante (sic), un beau-père flic, une petite amie hypocrite, des gardiens primaires”… Isabelle ne s’encombre pas du politiquement correct. Ce jeu représente un des exemples les plus aboutis de fictions narratives fonctionnant avec un moteur comportemental et une interface totalement graphique en 3D.

Thomas Cheysson est tout d’abord un homme de cinéma. Avec Isabelle, il inaugure avec succès une rencontre avec le monde du jeu qu’il poursuit aujourd’hui avec un projet de digiscope intitulé Loya.

Borderland, jeu PC de Laurent Hart-Julien Alma, Musiques hybrides, 1998
Ce CD Rom est multilingue, et ce non sans raison, puisque cela soustend un concept. Dans Borderland vous aurez à faire face à la diversité culturelle de la proche banlieue parisienne. Faisant référence aux jeux d’arcades, les deux auteurs créent 55 personnages du looser à la petite vieille dame de quartier, qui se combattent par joueur interposé.

Julien Alma et Laurent Hart travaillent sont réalisateurs de vidéo clips, artistes mais aussi auteurs de jeux vidéo décalés.

Projections

Sens dessus dessous : Trois films interactifs co-produits par le Centre Pompidou et ARTE. 2002
La rencontre entre des cinéastes traditionnels et des auteurs multimédia. Ces films interactifs sont accessibles sur Internet et DVD et dans leur forme linéaire sur grand écran.

La Boîte noire d’Angelo Cianci
Roue libre de Muriel et Delphine Coulin
Compulsions d’Antoine Le Bos

366 days – Hellcat’climax (23 juillet) : Ultralab’s way of living , Réalisation: Ultralab, 2003
Un film vidéo de 52 minutes qui portera autant de noms qu’il existe de jours dans l’année, explorera, au travers d’une fiction comme en expansion à la suite d’une explosion originelle, la « névrose » d’un P.I. (Programme Intelligent), une sorte de personnalité artificielle dérivant au sein d’un gigantesque Réseau futuriste.

Ultralab est un collectif d’artistes, de graphistes et de web designers. Leurs projets artistiques s’orientent sur la création de monde synthétiques à mi-chemin entre la réalité et le simulacre.

Safe Society, Martin Le Chevallier 2003

Sites Internet

Rolitoland, une fiction interactive en Flash de TEAM CHMAN, 2003
http://www.rolitoland.com/

Reconnue pour son excellence en matière de création d’univers graphiques et de maîtrise des outils technologiques dédiés au Web, Team cHmAn représente aujourd’hui une équipe de 50 personnes à temps plein qui se répartissent sur 4 secteurs d’activité : la production exécutive, le web, le dessin animé et le jeu vidéo.

Zaïoli, fiction interactive de Sophie Estival, Bechamel, 2003
http://www.bechamel.com

Bechamel : Depuis plus de 3 ans, bechamel.com, site de divertissement et d’animation online tout public créé par Sophie Estival et Guillaume Joire, produit et distribue un contenu original, humoristique et décalé.

Hématome, vidéo clip interactif réalisé par Emmanuel Kodjo, 2002
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/artsnum/net_art/hematome/index.html

Emmanuel Kodjo est étudiant en ingénierie multimédia et son site Hématome a obtenu une mention spéciale lors de la compétition de netart sur les jeux sonores organisée par Villette Numérique.

The Hospital, fiction interactive réalisée par Artus, 2003
http://hospital.apoka.com/

Artus est un jeune designer graphique, auteur du site www.apoka.com. Le site The Hospital a été primé dans la catégorie Art au Flash Festival 2003.

Society jeu multi-utilisateurs développé par Panoplie.prod pour le site de Villette Numérique, 2002
http://www.villette-numerique.com/game/index.html

Le studio panoplie.fr est un outil de création multimédia existant depuis mars 2001. Panoplie.fr invente un langage décloisonné, inclassable, non-formaté, un mix puisant ses influences dans toutes les formes d’expressions possibles : revue multimédia, jeux vidéos, webdesign, séries interactives, utopie en ligne, etc.

Audiogame, jeu sonore sur interfaces graphiques par Marc Em, 2003
http://www.audiogame.net/

Marc Em, l’auteur du projet, est auteur compositeur, connu pour sa musique (un album, plusieurs maxis et de nombreux concerts à son actif). Le voilà avec Audiogame, concepteur multimédia.

Somnambules, œuvre interactive de Frédéric Durrieu, Nicolas Clauss, Jean Jacques Birgé, 2003
http://www.lecielestbleu.com

Radio Days, œuvre interactive de Nicolas Clauss, 2002
http://www.flyingpuppet.com

Focus sur l’une des équipes multimédia les plus reconnues en France et dans le monde car ces auteurs et programmateurs élèvent le code au rang de l’art.