Infinitree

 

Art numérique.

“Le duo Mbaye Camara et Isabelle Arvers a installé un «jardin magique» dans un coin du centre. Sur cette œuvre, les deux artistes ont utilisé un moteur de jeu vidéo pour scanner les plantes du jardin qu’ils ont créé. «Ce qu’on présente aujourd’hui, c’est un jardin magique», dit-elle. Un film projeté au milieu de l’espace parle de l’importance de revenir aux savoirs ancestraux autour des arbres, de promouvoir ce savoir pour endiguer la crise climatique. «Trois espèces de baobab sont menacées dans le monde sur les 8 espèces, et un système de soins est en train d’être mis en place à Madagascar avec des champignons. En gros, le message, c’est de faire confiance aux arbres et aux plantes», indique l’artiste.”

 

Magic Garden

 

Dans le cadre de la 11e édition du Partcours, le Centre Yennenga, installé à Grand-Dakar, et la structure Alt Del ont choisi cet arbre pour interagir avec le quartier dans lequel est installé ce centre dédié au cinéma. L’exposition inti­tulé Guy gui, a permis un certain nombre d’échanges et d’interactions entre d’une part, les 4 artistes exposants, les enfants du programme Ciné Xale et les guérisseurs traditionnels du centre de Keur Massar. «Au tout début, c’est un duo d’artistes franco-sénégalais qui est venu trouver la coordonnatrice du centre, Fama Ndiaye, et qui avait fait un travail sur le baobab. On s’est dit que c’est quand même incroyable tous ces usages qu’il y a autour du baobab et tous ces savoirs, en plus des dimensions sociales.

Parce que c’est un arbre à palabre où on résout des conflits, avec des dimensions spirituelles aussi parce que c’est parfois un autel pour les esprits et les anciens. On a décidé de prendre le prétexte du baobab pour parler du savoir transmis et hérité de génération en génération, mais aussi de terroir et des savoirs non académiques pour les valoriser», explique la co-commissaire de l’exposition, Delphine Buysse. Pendant une semaine de programmation artistique, l’occasion est saisie par le Centre Yennenga pour présenter les créations des 4 artistes invités et le résultat des échanges collectifs entre les habitants des quartiers de Grand-Dakar et les artistes invités autour de la survie des savoirs hérités et transmis dans l’espace urbain. «L’exposition est basée sur 3 échanges très importants pour nous. Un échange intergénérationnel avec le programme Ciné Xale du Centre Yennenga.

Dans cet échange, les enfants ont sillonné le quartier de Grand-Dakar pour interroger les anciens et leur demander où est passé le baobab dont parlait leur grand-père. Parce que typiquement, Grand-Dakar est une commune dont les rues sont éventrées à cause des travaux. Et donc les arbres tendent à disparaître», poursuit Mme Buysse. Dans sa mission socioculturelle envers la communauté de Grand-Dakar, le Centre Yennenga a également développé des liens avec le Gie And Suxali Grand-Dakar et qui s’active dans la transformation alimentaire. «Grâce à une curatrice culinaire, on leur a fait rencontrer un chef et au bout de plusieurs échanges, ils ont créé une recette qu’ils vont nous faire déguster aujourd’hui à base de produits transformés», explique M. Buysse. En effet, la rencontre entre la curatrice, Nadia Kopogo, le chef et les femmes du Gie, donne une nouvelle gastronomie autour des produits du baobab. Les échanges ont aussi porté sur la dimension médicinale de l’arbre. A cet effet, des discussions ont eu lieu avec les tradipraticiens de l’hôpital traditionnel de Keur Massar. Ces derniers, dans le cadre de l’exposition, animent un «wakhtaan» sur leurs pratiques, leur philosophie et leurs remèdes.